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Fenêtre lyonnaise : un style architectural et un charme propre à la ville de Lyon
14 avril 2025

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14 avril 2025
Au cœur de la région Auvergne Rhône-Alpes, Lyon se distingue par un patrimoine architectural riche et diversifié. Les fenêtres lyonnaises, composantes incontournables des bâtiments de la ville lumière, témoignent de l’évolution urbanistique à travers les siècles. De la Renaissance aux constructions contemporaines, elles s’adaptent successivement aux designs qui façonnent le paysage urbain. Véritables marqueurs identitaires, elles allient esthétisme et fonctionnalité, tout en intégrant les enjeux modernes liés à la rénovation et au développement durable.
Les bâtiments de la Renaissance sont reconnaissables à leurs fenêtres à meneaux en pierre de taille, notamment dans le quartier Saint-Jean où de nombreux encadrements sont encore préservés. À cette époque, les vitraux en forme de losange ornaient la partie supérieure des fenêtres que l’on observe aujourd’hui principalement aux alentours de Lyon, comme au château de la Gallée à Millery ou dans le département de la Loire.
Le XVIIe siècle voit apparaître les fenêtres à coulisse et le remplacement des croisillons en pierre par une structure en bois, dont la conception des baies est assurée par les menuisiers. L’usage des petits bois et carreaux se répand dans les édifices religieux, dont les vestiges subsistent encore dans le quartier de la Croix-Rousse.
La fenêtre à la française, équipée d’un système de fermeture centrale à espagnolette, émerge au XVIIIe siècle, accompagnée de volets extérieurs et de jalousies suspendues. À la fin du XIXe siècle, les façades des immeubles arborent un style haussmannien qui transforme les quartiers Grolée et Président-Carnot.
L’essor de nouveaux matériaux de construction (béton armé) au XXe siècle impacte profondément l’architecture lyonnaise. Un design plus contemporain s’impose, où les baies horizontales habillent habilement les façades en bandeau.
Crédit photo : Philippe Paternolli
Avec ces changements majeurs dans le dernier tiers du XIXe siècle, Lyon offre un éventail architectural varié, entre tradition et innovation. Ainsi, le Vieux Lyon conserve des vestiges médiévaux, tandis que le 1er arrondissement arbore des fenêtres au design moderne.
Spécificité élégante de la région, le lambrequin, dans lequel s’enroule la jalousie, orne traditionnellement les fenêtres lyonnaises depuis le XVIIe siècle. Cet ornement en bois ou en fonte moulé, fixé sous le linteau de la baie à fleur de façades, protège la jalousie, un store ou abat-jour typiquement lyonnais. Son installation se démocratise peu à peu au cours du XIXe siècle, sur les immeubles de la Croix-Rousse et les habitations bourgeoises des 6e et 3e arrondissements de Lyon en particulier.
Ce système d’occultation des fenêtres, composé de lames inclinables, en bois, en verre, en métal ou en PVC, contrôle la luminosité et la ventilation tout en préservant l’intimité. Héritage de l’influence italienne durant la Renaissance, il est l’ancêtre du brise-soleil orientable, et constitue un marqueur identitaire fort de l’architecture lyonnaise.
Chaque quartier de Lyon reflète une époque particulière, ce qui se traduit par des styles architecturaux distincts. Il est donc capital de conserver le caractère unique de chaque habitation lors de la rénovation des fenêtres tout en se conformant aux exigences contemporaines :
Comme dans la plupart des centres-villes historiques, l’utilisation du bois est fortement recommandée pour la rénovation des menuiseries. En effet, seul ce matériau permet de restituer fidèlement l’existant et de de reproduire scrupuleusement les formes des profils de moulures ou de jet d’eau des menuiseries anciennes. À l’inverse, les menuiseries en PVC, ne répondent pas aux exigences architecturales traditionnelles lyonnaises.
De plus, grâce à ses performances thermiques et acoustiques exceptionnelles, ce matériau est plébiscité pour une isolation optimale dans les habitations.
Les moulures et petits bois doivent être intégrés harmonieusement aux différents styles de fenêtres, tout comme les lambrequins et les jalousies, pour lesquels il existe autant de modèles traditionnels que contemporains. Les jalousies, autrefois manuelles, sont aujourd’hui disponibles en modèle électrique pour un confort optimal.
Les éléments de quincaillerie en bon état doivent être impérativement conservés lors d’une rénovation de fenêtre, car ils se rapprochent le mieux du design ancien. Le cas échéant, l’aspect et les coloris devront être le plus authentiques possible comme pour une fenêtre à espagnolette ou à crémone.
La rénovation des fenêtres lyonnaises doit conjuguer conservation patrimoniale et exigences modernes, en particulier pour l’isolation. Hors des secteurs classés, une incohérence architecturale s’observe parfois sur les façades d’immeubles d’époque, motivée par des contraintes financières et réglementaires. Afin d’y remédier, il est donc crucial de suivre le Plan Local d’Urbanisme (PLU) et les prescriptions des Architectes des Bâtiments de France.
Les différents types d’habitations influencent le choix des menuiseries : les appartements canuts, emblématiques de la Croix-Rousse, possèdent de hautes fenêtres qui nécessitent une approche spécifique. Que la construction soit moderne ou traditionnelle, les installations des fenêtres doivent s’appuyer sur un savoir-faire artisanal respectueux du patrimoine.
Les peintures acryliques sont préconisées pour leur faible teneur en composés organiques volatile, tandis que les finitions huilées s’adaptent parfaitement aux menuiseries lyonnaises. Si aucune prescription n’est imposée en dehors des secteurs classés, la ville de Lyon recommande de conserver une harmonie entre les fenêtres et la façade, mais les teintes foncées sont déconseillées à cause de leur faible tenue aux UV.
Les volets intérieurs en bois, fréquents dans les habitations haussmanniennes, s’intègrent aux ouvrants, tandis que les volets extérieurs de type persienne préservent le patrimoine historique. En revanche, les volets roulants en PVC ou en alu sont à proscrire, car leur présence a contribué à la disparition des lambrequins et des jalousies lyonnaises, marqueurs d’élégance des façades.
Les fenêtres lyonnaises, véritables témoins de l’histoire architecturale de la ville, incarnent un équilibre subtil entre tradition et modernité. Leur préservation et leur rénovation doivent s’inscrire dans une démarche respectueuse du patrimoine, tout en répondant aux exigences actuelles de confort et de performance énergétique. Grâce à l’utilisation de matériaux authentiques comme le bois et au respect des caractéristiques esthétiques d’origine, ces éléments emblématiques continuent de conférer à Lyon son charme unique. Ainsi, qu’il s’agisse des fenêtres, jalousies ou des lambrequins chaque détail contribue à la richesse et à l’identité de la ville, affirmant l’importance d’un savoir-faire artisanal soucieux de l’harmonie urbaine.
La ville de Lyon définit donc un cahier des charges précis, pour toute intervention sur les menuiseries, comme pour les fenêtres élégantes alsaciennes. L’accompagnement du projet par des professionnels spécialistes, de la pose aux finitions des fenêtres lyonnaises, garantit un résultat de qualité.
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